Les pays arabes n’ont pas toujours été ce qu’ils présentent aujourd’hui. Bien avant les Talibans et le Djihad, il y avait une plus grande liberté pour tous, et notamment pour les femmes. En Afghanistan dans les années 60, elles s’habillaient comme les européennes ; et en Egypte, en 1953, on rigolait juste à l’idée de voiler les femmes dans la rue et les empêcher de sortir le soir. Il est loin ce temps là…
En 1953, à la télévision, le jeune colonel Gamal Abdel Nasser racontait l’échange qu’il avait eu avec le chef des Frères musulmans, qui souhaitait obliger les femmes à porter le voile. A l’évocation de cette idée, Nasser rit, ainsi que son audience, trouvant l’idée ridicule. Même la propre fille du chef des Frères n’était pas voilée. C’était il y a seulement 60 ans… En 2012, on constatait que la grande majorité des femmes égyptiennes musulmanes portaient le voile.
Si à l’époque l’idée faisait rire, le sujet est beaucoup plus explosif aujourd’hui. Heureusement, il reste encore de ces personnes qui s’insurgent mais savent le faire avec humour, tout en faisant clairement passer leur message.
Hind Aleryani, journaliste et écrivaine yéménite se penche sur le sujet avec TV5 Monde et se demande pourquoi les hommes aussi ne sont pas voilés, étant eux-même une tentation pour les hommes.
Elle se souvient d’un chanteur vu à la télévision : : « Pourquoi cet objet de pure tentation n’est-il pas voilé ? Pourquoi n’est il pas enfermé chez lui ? »
Et de décrier « Ces regards qui déshabillent les femmes… Ces regards que je déteste… Ceux-là même qui me font haïr d’être venue sur terre, haïr d’être née femme… Ces regards qui me nient mon humanité ».
La liberté est toujours la plus difficile à défendre : liberté d’expression, liberté d’opinion, liberté de culte, … Mais tant qu’il y aura des personnes pour la défendre et que chacun s’implique à sa façon, nous garderons espoir qu’elle sera toujours présente.