L’année 2013 fût mouvementée sur les réseaux sociaux, mais certaines actualités, sérieuses ou pas, vous ont marqué plus que d’autres. Rétrospective sur les événements de ces 12 derniers mois…
Le bad buzz des miss Bolbec
L’élection de miss Bolbec a eu une portée nationale, mais sûrement pas de la manière dont l’espéraient les neuf prétendantes. Tout commence lorsque le journal Paris Normandie publie sur son site internet une présentation du concours accompagné de photos très peu flatteuses des jeunes femmes.
Immédiatement, des commentaires tous plus cruels les uns que les autres pullulent sur tous les réseaux sociaux, humiliant les neuf prétendantes, et ce la veille de l’élection de miss Bolbec. Profondément blessées, les jeunes femmes ont cependant réussi à faire la part des choses et mettre les insultes de côté, consolées par l’affluence au concours. Mais elles ne pardonneront jamais à Paris Normandie d’avoir publié des photos si horribles.
Le Gorafi, site d’infaux parodique
Cette année, vous êtes sûrement tombé sur des titres intrigants, comme « Un candidat de Fort Boyard oublié dans sa cellule et retrouvé 20 ans plus tard », ou bien « Portrait : Benoît, le fameux « ami noir » de tous les racistes », signé par la rédaction du Gorafi. Rassurez-vous, vous n’êtes pas atteint de dyslexie. Le Gorafi est un site d’actualité parodique qui reprend les codes du journalisme pour détourner l’information quotidienne.
Rien ne le différencie des autres sites d’info, si ce n’est que tous les articles sont inventés de A à Z, comme le précise la présentation du portail : « Jusqu’à preuve du contraire, tous les articles rédigés ici sont faux ». Beaucoup d’internautes sont d’ailleurs tombés dans le piège, prenant au premier degré ce qui était évidemment ironique. Même des médias étrangers ont cru bon de relayer certains sujets du Gorafi.
Jay-Z dans le métro
Il n’y a rien d’exceptionnel à prendre le métro… sauf quand on s’appelle Jay-Z. Un peu moins d’un an après avoir emprunté les transports en commun new-yorkais pour se rendre à un de ses concerts, le rappeur a repris ses habits de monsieur Tout-le-monde à Londres, accompagné par Chris Martin et une armée de gardes du corps, pour rejoindre l’O2 Arena, où il donnait un concert le soir même, le samedi 12 octobre. Dès lors c’est l’effervescence sur Twitter chaque personne le croisant y allant de sa petite photo.
Présent à Paris cinq jours plus tard pour deux concerts, il n’en fallait pas moins à ses fans français pour imaginer croiser leur idole dans le métro de la Ville lumière. C’était à qui trouverait l’itinéraire que le New-Yorkais emprunterait entre le Majestic, son hôtel habituel, et la salle de Bercy. Mais le rappeur a finalement préféré s’y rendre par ses propres moyens, sans faire appel à la RATP. Dommage.
Grumpy Cat, un destin hollywoodien
Sur internet, on trouve avant tout des chats. Toutes sortes de chats : drôles, mignons ou reproduisant des gestes que l’on croyait réservés aux humains. On les appelle des lolcats. Mais le plus connu de tous ces félins du web n’aime pas la rigolade. Grumpy Cat (chat grincheux) a connu la gloire grâce à sa moue si particulière, bien qu’il soit selon sa maîtresse généralement de bonne humeur.
Un succès qui lui a permis de comptabiliser plus de 20 millions de vues et de décrocher le Webby Award de la révélation internet de l’année. Rien que ça. Et pour couronner le tout, après avoir eu droit à un portrait dans le Wall Street Journal et fait la Une du New York Magazine, il a appris qu’il aurait droit à un film en son honneur. En tout cas, une chose est sûre, vous n’avez pas fini d’entendre parler de Grumpy Cat, et de son sale caractère.
Quand le cheval s’invite dans les lasagnes
Si le scandale de la viande de cheval retrouvée dans les lasagnes d’un grand groupe agroalimentaire a choqué des milliers de consommateurs, les internautes, eux, ont décidé d’en rire. Dès l’annonce de la nouvelle, des détournements tous plus hilarants les uns que les autres ont inondé les murs Facebook et fils Twitter de chacun. On citera l’affiche du film On achève bien les chevaux, transformée pour l’occasion en On achève bien les lasagnes ou bien la fausse pub de la marque en question : « Nous sommes à cheval sur la qualité et la provenance de nos produits ».
La firme agroalimentaire n’a elle pas du tout apprécié d’être l’objet de moqueries, et a envisagé de porter plainte pour atteinte à l’image de marque, avant de se rétracter. Mais après tout, n’importe quel buzz est bon à prendre, qu’il soit bon ou mauvais.
Jambes ou saucisses ?
Sans aucun doute le tumblr de l’été, au succès aussi improbable que l’est son thème. Un concept simple : déterminer si ce sont des jambes ou des saucisses que l’on voit sur les photos. A priori rien de compliqué, sauf que, quand on s’y penche d’un peu plus près, c’est une autre paire de manches. En effet, les saucisses ont la fâcheuse tendance, photographiées sous le bon angle, de ressembler comme deux gouttes d’eau à une paire de jambes.
Si vous n’y avez pas succombé cet été, il n’est pas trop tard pour vous lancer dans ce jeu très addictif. En prime vous aurez droit à de magnifiques paysages ensoleillés, bienvenus en cette période de l’année. Alors, selon vous, jambes ou saucisses ?
L’étrange ressemblance des miss Corée du Sud
Une autre histoire de miss qui a beaucoup fait parler d’elle. Lorsque vous regarder le portrait des 20 candidates à miss Daegu, une ville de Corée du Sud, un détail saute immédiatement aux yeux : elles se ressemblent toutes comme deux gouttes d’eau. Bien sûr, pour être miss, il faut se conformer à certains standards de beauté, mais tout de même.
De quoi faire cogiter pas mal d’internautes, qui découvrent rapidement pourquoi cette élection donne l’impression d’avoir affaire à 20 clones. La Corée du Sud est en effet l’un des pays présentant le taux de chirurgie esthétique par habitant le plus élevé au monde (près d’une femme sur cinq aurait eu recours au bistouri). De là à dire que les prétendantes en aient toutes bénéficié, il n’y a qu’un pas. On plaint le jury qui a eu à les départager.
L’armée électronique syrienne fait exploser la Maison Blanche
Le 23 avril, le fil Twitter de l’agence de presse AP annonce : « Breaking : deux explosions à la Maison Blanche. Barack Obama blessé ». Un moment de panique qui fera perdre près de 136 milliards de dollars à la bourse de Wall Street en seulement trois minutes. AP reprend cependant vite le contrôle et précise s’être fait pirater son compte par l’Armée électronique syrienne.
L’organisme avait déjà à son actif des attaques sur des sites de presse comme l’AFP, la BBC, ou encore NPR. Seuls les médias hostiles au régime de Bachar Al Assad sont visés. Le piratage du compte Twiter d’AP intervient après qu’Obama a menacé le président syrien de sanction, suite à la découverte de l’utilisation d’armes chimiques à Homs.
Cet évènement aura surtout permis de se rendre compte qu’en temps de guerre, tous les moyens sont bons pour l’emporter et que même la plus petite des attaques peut avoir de lourdes conséquences. Twitter a depuis renforcé sa sécurité concernant les identifications de ses utilisateurs.
Serge le lama dans le tramway de Bordeaux
Jamais un animal n’avait connu ascension aussi fulgurante que celle de Serge le lama. Tout commence dans la nuit du mercredi 30 au jeudi 31 octobre à Bordeaux. Cinq jeunes bordelais (un poil) éméchés aperçoivent le chapiteau du cirque Franco-italien en tournée dans la région, s’y introduisent et font la rencontre de Serge, un lama jusqu’ici cantonné à des tours de cirque devant un public familial. Mais comme le film éponyme de Claude Lelouche, « l’aventure c’est l’aventure » et Serge le Lama se laisse embarquer malgré lui pour une virée dans les rues de Bordeaux avec ses cinq « alcoolytes » d’un soir, qui lui font même prendre le tramway.
Quelques photos plus tard, la police avertie par le conducteur parvient à rattraper toute la bande et la place en garde à vue. Mais dès le lendemain, le buzz est lancé lorsqu’un témoin poste la première photo de Serge le lama sur Twitter, qui va se répandre sur le réseau social et sur la Toile à une vitesse folle. Un journaliste du journal Sud-Ouest en fait un article puis les médias nationaux vont petit à petit s’intéresser à l’histoire de ce lama perdu dans le tramway de Bordeaux. Une chanson parodique « Lamaoutai », une page Facebook (qui compte aujourd’hui plus de 800 000 fans) et quelques reportages télé plus tard, c’est le gigantesque site humoristique américain Buzzfeed qui s’empare du phénomène, repris ensuite par plusieurs médias étrangers dont CNN, la BBC et même des médias japonais. La star
Kanye West se prend un sacré vent à Paris
Le pire quand on est une star à l’égo surdimensionné se présentant soi-même comme « la plus grande superstar du monde », c’est de ne pas être reconnu. C’est pourtant bien ce qui est arrivé à Kanye West lors de la Fashion Week de Paris cette année. Descendant de sa voiture pour assister à un défilé il a d’abord tenu à remercier tous les photographes présents pour leur comportement, loin de celui des paparazzis de Los Angeles.
Intriguée une femme passant dans le coin rejoint l’attroupement et demande aux photographes à qui elle a affaire. Ces derniers traduisent immédiatement la question au rappeur, dont la mine se décompose à vue d’œil. Beau prince, il a tout de même serré la main de la passante et s’est présentée en bonne et due forme. Mais son égo a dû en prendre un sacré coup.
Le phénomène du Harlem Shake
2012 fut l’année du Gangnam Style, 2013 celle du Harlem Shake. Echapper au phénomène était strictement impossible. Le principe est simple : on danse seul et masqué au rythme du morceau qui a donné son nom au phénomène, avant qu‘arrive le refrain et que l’on soit rejoint par un groupe de danseurs se trémoussant dans tous les sens, comme victimes d’une crise d’épilepsie.
Il faut bien l’admettre, c’est du grand n’importe quoi. Mais qu’importe, la vidéo du Harlem Shake a fait des millions de vues et ses infinies déclinaisons tout autant. Tout le monde s’y est essayé, des équipes de foot en passant par les stars de la chanson et du cinéma, sans oublier des anonymes souvent très inventifs. Une overdose qui a fait que le phénomène s’est éteint aussi rapidement qu’il avait débarqué.
La police prise en flagrant délit de Banana Kong
Difficile de concilier vie professionnelle et vie privée. Le community manager de la police nationale en a fait les frais. Auteur d’un score plus que convenable à Banana Kong, un jeu sur smartphone, il décide alors de le publier sur Twitter, pour le partager avec ses amis. Jusque-là rien d’anormal, excepté que le jeune homme, utilise le fil de la police national, où il travaille, plutôt que son compte personnel. Entre deux annonces d’augmentation du nombre de cambriolages, un message annonçant « Je viens d’atteindre 155 mères dans #Banana Kong. Télécharge-le sur l’App Store et essaie de me battre ! » apparaît.
S’apercevant de sa bourde, il supprime son tweet dans la foulée, mais le mal est fait, plusieurs internautes plus malins que lui ayant conservé une copie d’écran de son flagrant délit de Banana Kong. Dès lors, c’est une succession de moqueries sur le « réel » travail de la police qui afflue sur le réseau social. Coïncidence ou pas, le 5 août, soit 2 jours après le tweet en question, la police nationale annonçait rechercher un nouveau community manager sur le site de Pôle emploi.
La Boule de Fort Boyard sait faire la fête
Attention, ces images peuvent heurter la sensibilité des plus jeunes. Le maître de Fort-Boyard semble aimer passer ses soirées en boîte de nuit, de préférence près de Chambéry, accompagné de ses deux meilleurs amis, Passe-partout et Passe-muraille.
Evidemment, lorsque de telles stars débarquent dans une discothèque tout le monde veut garder en souvenir une photo d’elles à leurs côtés. Proche de son public, La Boule ne se fait pas prier, oubliant de préciser qu’il a les mains extrêmement baladeuses, au grand dam des jeunes filles ayant voulu poser avec lui. Des images qui ont choqué sur le web… à juste titre.
Big Brother a du mal avec les présentations
Lorsque George Orwell parlait de Big Brother dans son roman 1984, il ne se doutait pas à quel point l’avenir allait lui donner raison. Le 6 juin, le Washington Post et le Guardian annoncent l’existence d’un vaste système d’écoute américain appelé Prism. Grâce aux documents fournis par Edward Snowden, ex-consultant de la NSA en fuite, on apprend que l’agence nationale de la sécurité des Etats-Unis espionne toutes les conversations sur internet (mails, réseaux sociaux, appels vidéo) depuis 2007, aussi bien celles des particuliers que celles des chefs d’état.
Peu surpris, les internautes préfèrent alors en rire que de s’en offusquer, ajoutant un nouveau niveau de confidentialité sur Facebook (Visible, par les amis et la NSA). Les documents publiés par Snowden vont également beaucoup faire sourire. La présentation Powerpoint du projet Prism établie par la NSA est en effet digne de celle d’un enfant de 12 ans. Comme quoi, on peut espionner le monde entier sans avoir une once de compétence en informatique et bureautique.
Et vous quels sont les buzz qui vous ont marqué cette année ?
La galerie dans son contexte original : Yahoo